Conclusion
La grippe est un virus imprévisible que l’Homme a appris à connaître à travers l’histoire avec l’avancée de la science, à mieux appréhender et à mieux gérer. Les plus grandes avancées dans la gestion pandémique ont été faites au cours du XXème siècle.
C’est à travers la gestion des grandes pandémies que l’on a pu constater les progrès effectués. En effet, on a remarqué des différences notoires entre la gestion de la pandémie de grippe espagnole au début du siècle dernier et celle de la pandémie de grippe A/H1N1, la plus récente à l’heure d’aujourd’hui.
Nous étions mieux préparés à cette dernière par les connaissances que nous avions acquises sur le virus à travers les différentes pandémies que nous avions connues, les recherches effectuées et les grandes découvertes biologiques et notamment virologiques de notre époque. Elles nous ont permis une meilleure anticipation et connaissance des risques pandémiques.
Nous étions mieux préparés également par des gouvernements plus présents dans la gestion pandémique à travers des apports financiers permettant une meilleure prévention et un meilleur traitement de la population sans inégalités sociales, élément fondamental pour freiner la diffusion d’une pandémie. L’état a également son rôle à jouer dans la prise de mesures sociales dans le secteur public ainsi que privé par une stratégie d’évitement des rassemblements et dans l’information de la population à travers la diffusion de consignes et recommandations d’hygiène par la télévision et la publicité, mais également par les affichages.
La meilleure gestion des pandémies de nos jours est également due à la réaction plus vive et rapide des populations à travers un monde où l’information se diffuse sans barrière et sans délais à travers les médias (la télévision, les journaux mais également, et surtout, internet).
Pour finir, la communauté scientifique a également un grand rôle à jouer car c’est elle qui peut agir concrètement dans la protection des populations, tout d’abord, par la prévention, (la mise au point de vaccins efficaces très rapidement), mais également par le traitement, (l’administration d’antiviraux aux personnes nécessiteuses et une meilleure gestion de l’affluence des patients par un tri efficace permettant une séparation entre les « grippés » et les « non grippés » dans les systèmes hospitaliers et une meilleure réactivité face aux différentes complications qui peuvent être observées sur les patients).
La coordination internationale à travers des organismes mondiaux, comme l’OMS est également importante. Tous les pays doivent pouvoir lutter contre le virus, même les pays pauvres. C’est le seul moyen pour contenir une pandémie.
Se donner les moyens et le temps nécessaire à un retour d’expérience complet et multidisciplinaire, à tous les niveaux : local, national, international, est un devoir aussi important que la révision des plans de préparation, l’amélioration constante de leur flexibilité et surtout leur appropriation par toutes les composantes de la société. Ce même bilan que l’on a fait pour la grippe espagnole et qui nous a poussé aux progrès dans la gestion des pandémies doit être fait pour la pandémie de 2009 pour une gestion toujours plus efficace des pandémies futures. La gestion de la pandémie de 2009 n’a donc par conséquent pas été un échec total à cause de la faible virulence du virus car elle a permis le test de la mise en place de tous les éléments essentiels pour la lutte contre des pandémies plus graves que nous pourrons connaître dans le futur.
Nous voyons donc que la lutte contre une pandémie se fait par l’ensemble des pays et des populations, chacun ayant un rôle à jouer. Chaque maillon de la chaîne est important que ce soit dans la prévention ou la protection.
Mais les pandémies et le virus de la grippe restent cependant très redoutables car une meilleure gestion d’une pandémie par tous les efforts entrepris pourrait toutefois être d’un effet minime face à des virus d’une contagiosité et surtout d’une virulence extrême.
Nous ne devons donc pas être trop confiants dans la prévision des futures pandémies, l’un des facteurs de l’échec de la gestion de la grippe espagnole étant le triomphalisme médial qui avait fait minimiser l’importance de la pandémie.