La grippe espagnole est, sans aucun doute possible, la pandémie la plus meurtrière du XXème siècle. C'est même la plus grande pandémie infectieuse de l'histoire. Elle est plus importante que les épidémies de Peste ou de Variole que nous avons pu connaître auparavant.
 

    En effet, ce virus a fait 4 à 8 fois plus de morts que la première guerre mondiale, décrite elle-même comme un "carnage". En deux vagues successives, étalées sur deux années : 1918 et 1919, elle aura fait selon les estimations 50 à 100 millions de victimes, touché tous les pays et contaminé 1 milliard d’habitants, soit la moitié de la population mondiale. Elle a tué environ 400 000 personnes en France où il pouvait y avoir en une journée plus de 300 morts. Des villages entiers ont été décimés: certains villages du grand nord ont connu une mortalité de 99% (pratiquement tous les habitants mouraient). On voit bien ici l’influence du froid. Le taux de mortalité global était de 2.1%, ce qui est très élevé comparé à celui des grippes en général qui est de 0.1%.
 

    Bien que cette maladie ait touchée une grande partie de la population (correspondant à une forte morbidité), ce qui a permis la très forte mortalité est la létalité (nombre de morts par rapport au nombre de malades) particulièrement élevée pour ce virus. (==> cf'Quelques mots clefs pour comprendre ce projet')
 

    La propagation du virus était spectaculaire : il est apparu à Madrid le 23 mai 1918. Le 26, déjà 70% des habitants étaient atteints.

    Il atteignait principalement les jeunes. En effet, en 1918, le taux de mortalité dû au virus de la grippe espagnole et aux pneumonies qui en découlent pour les 15-34 ans est supérieur de 20 fois par rapport aux années précédentes.
 

    Ce virus est donc bel et bien un "tueur de masse". Il a touché la société si profondément qu'aux Etats-Unis, l'espérance de vie a baissée de 10 ans à cette époque-là.
 
    Cependant, l'horreur de cette épidémie a été minimisée avec l'armistice entraînant la fin de la guerre.
 

    Quelles sont les caractéristiques du virus et comment en est-on arrivé à un bilan aussi lourd ?