Historique de la grippe A/H1N1

    L’épidémie attendue depuis quarante ans a eu lieu au printemps 2009. Un virus hybride est apparu au Mexique et s’est propagé en quelques semaines à travers le monde.
 
    Le premier foyer de virus A(H1N1)/2009v [v pour variant] a été repéré fin mars 2009 à La Gloria, dans l’état de Veracruz au Mexique, où se situe l’un des plus grands élevages de porcs du pays. On pense alors avoir identifié le premier malade. Il s’agit d'Edgar Hernandez, un enfant de 5 ans baptisé le 'patient zéro', mais les chercheurs découvrent qu’un autre cas est apparu deux semaines avant.

    Le 27 avril 2009 une étude montre qu’il s’agit d’un virus de type A(H1N1) mais qu’il contient un mélange de gènes provenant de quatre souches circulant en Amérique du Nord et en Europe.
 
    En juin d’autres recherches évoquent un virus né en Asie, puis transporté aux USA  par des humains qui ont à leur tour infecté les porcs du continent américain. Il a ensuite été transporté au Mexique par  des échanges commerciaux de porcs entre les USA et le Mexique. C'est ensuite au Mexique que le virus réassortant est né.
 
    En mars et avril 2009, la grippe touche 1.300 personnes et fait 81 morts au Mexique. Le 24 avril, les autorités ferment les écoles et les universités, puis tous les lieux publics : théâtres, musées, stades, églises ; elles distribuent des centaines de milliers de masques.
 
    Des cas de grippe, appelée à tort « porcine » en raison de sa découverte dans un élevage de porcs, sont signalés aux Etats-Unis dès le 25 avril, au Canada le 26, en Israël et en Europe (en commençant par l’Espagne), le 27 avril.


 
 
    Le 25 avril l’OMS déclenche une alerte mondiale de niveau 4, puis le 29 avril l’élève au niveau 5 (pandémie imminente). Le niveau 6 (pandémie déclarée) est atteint le 11 juin.

    Le trafic aérien très important de nos jours a favorisé l'extension rapide de la pandémie.

    Un dispositif d’alerte et de surveillance a été déclenché en France dès le 24 avril 2009. L’objectif principal de surveillance était de détecter avec réactivité les cas de grippe dus au nouveau virus chez les voyageurs de retour des zones touchées et chez les sujets qu’ils auraient contaminés, afin de mettre en oeuvre des mesures de contrôle autour de chaque cas et de retarder la propagation du virus dans le pays. C'est la phase de confinement

    Un prélèvement nasal était réalisé pour chaque cas possible de grippe A(H1N1)2009, puis analysé par RT-PCR spécifique de la grippe A(H1N1)2009 par l’un des laboratoires agréés par le ministère de la Santé. Les Centres nationaux de référence (CNR) des virus influenzae assuraient la confirmation du diagnostic ainsi que des investigations virologiques supplémentaires (caractérisation des souches, recherche de mutations, de résistance aux antiviraux).


    Dès fin avril, tout épisode de cas groupés d’infections respiratoires aiguës basses, défini par au moins 3 cas dans une même collectivité (famille, classe, unité de travail…) devait être signalé. Les objectifs étaient de repérer des chaînes de transmissions issues de cas importés qui n’auraient pas été détectées en amont, et de s’assurer que les mesures de contrôle adaptées avaient été mises en oeuvre.



    Le virus arrive en France très rapidement :
Le 1er mai 2009, les deux premiers cas de grippe dus au nou­veau virus grippal A(H1N1)2009 étaient identifiés en France en provenance du Mexique. Au cours des premières semaines, tous les cas identifiés étaient des cas importés ou avaient un lien avec un cas importé. Entre le 1er juillet et le 10 octobre 2009, 235 hospitalisations en rapport avec des cas confirmés ou probables de grippe ont été signalées à l’InVS (institut de veille sanitaire). La confirmation virologique a été obtenue pour 93% des cas (100% des cas graves). En moyenne, 1 cas grave par semaine a été observé pendant la période du 1er juillet au 23 août ; ce nombre était de 3 cas graves par semaine entre le 24 août et le 11 octobre. Près de 60% des cas ont été signalés dans quatre régions : Ile-de-France (31%), Aquitaine (10%), Provence-Alpes-Côte d’Azur (10%) et Languedoc-Roussillon (8%).



    L’OMS renonce le 6 juillet à la comptabilisation des malades en raison de l’importance du nombre de cas et n’enregistre plus que les décès.



    La France rentre en phase de limitation.
Cette phase a succédé à la phase précédente lorsque la diffusion du virus a été confirmée par l’augmentation du nombre de cas individuels ou groupés sans lien identifié avec des cas importés. L’objectif principal de cette surveillance était de suivre la dynamique de la pandémie, d’en mesurer le poids et d’identifier les populations les plus à risque de formes graves pour adapter les mesures de contrôle. Elle a reposé sur les dispositifs de surveillance de la grippe saisonnière renforcés, auxquels a été ajoutée une surveillance des formes graves. En effet,  une part importante des patients ayant présenté des formes graves ou des patients immunodéprimés hospitalisés ont eu une analyse complète des souches virales responsables de leur infection (isolement, séquençage, sensibilité aux antiviraux), l’objectif étant d’optimiser leur prise en charge.
 
    En juin et juillet, l’hiver austral de l’hémisphère sud favorise l’épidémie, notamment en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Argentine et au Chili. La Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française sont touchées en juillet et surtout en août.

     En métropole, 3,5 millions de consultations pour syndromes grippaux, 1334 cas graves et 312 décès ont été signalés. Comme dans la plupart des pays, le bilan de la pandémie en France est contrasté : l’épidémie a été rapide et importante  atteignant jusqu’à 24 % de la population.

     Elle est caractérisée par une mortalité directe et indirecte quantitativement faible, et une grande bénignité, voire l’absence de symptômes dans la plupart des cas, favorisant son extension.

    On a constaté notamment un
nombre d’hospitalisations et d’admissions en réanimation très supérieur à celui observé habituellement en période de grippe saisonnière, dans toutes les tranches d’âge, mais de manière plus importante chez des sujets jeunes avec et sans facteurs de risque

    L’épidémie a donc été peu grave pour le plus grand nombre. En comparaison de la grippe saisonnière, elle a, cependant, été d’expression clinique plus sévère pour une partie des malades et a touché une population beaucoup plus jeune.



    Le 10 août 2010, Margaret Chan, Directeur Général de l'OMS déclare la fin de la pandémie : "Le monde n'est plus en phase 6 d'alerte pandémique. Nous entrons maintenant dans une période de post-pandémie."
  


    La diffusion du virus était donc connue de tous grâce aux moyens modernes, tels qu'Internet, la télévision... et ainsi, des mesures ont pu être prises dans les temps dans le monde entier.
    En effet, des bulletins épidémiologiques sont publiés tous les deux jours sur le site www.pandemie-grippale.gouv.fr/
    De même, l'Institut de veille sanitaire, édite aussi un bulletin hebdomadaire (
www.invs.sante.fr/
).


 
 



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