De plus, l’accueil dans les services de réanimation a été bien préparé et organisé. Ainsi, les circuits par lesquels passaient les patients étaient bien définis, les lits prêts et libres… Ils n’étaient donc pas débordés et par conséquent plus efficaces. Ces services seront également divisés : d’un coté les patients grippés et les autres de l’autre.
Des antiviraux ont été également mis en circulation.
Mais quels sont exactement ces antiviraux que nous connaissons tous sous le nom de Tamiflu ?
Ces antiviraux permettent de combattre le virus. Il ne faut pas les utiliser trop rapidement et trop abondamment car le virus peut devenir résistant, comme les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques.
En effet, des mutations ponctuelles de la séquence des acides aminés de la neuraminidase peuvent la rendre moins sensible aux antiviraux. On a pu par exemple identifier le remplacement d'une histidine par une tyrosine (deux acides aminés différents) en 274 sur cette chaîne protéique. Des mutations ayant lieu sur l'hémagglutinine peuvent également avoir lieu, rendant ainsi le virus moins dépendant de la neuraminidase. Cependant, ces virus mutants ne sont que peu pathogènes et n'entraînent donc pas de pandémie. On peut penser que cette résistance est donc due à des mutations aléatoires, mais rien n'est prouvé. Une utilisation abusive des antiviraux est peut-être en cause, mais rien n'est sûr car les premiers virus résistants sont apparus dans les pays nordiques qui n'utilisaient pas ces produits.
Le virus de 2009 était sensible aux inhibiteurs de la neuraminidase (oseltamivir et zanamivir) et résistant aux inhibiteurs de la protéine M2, les adamantanes. Cette résistance aux adamantances est due à une mutation S31N du gène M2 du virus. Les inhibiteurs de la protéine M2 sont souvent évités lors des pandémies pour causes d'effets secondaires sévères (troubles neurologiques).
L’oseltamivir (Tamiflu®) et le zanamivir (Relanza®) agissent à la fin du cycle de réplication du virus. En bloquant l’action de la neuraminidase qui coupe la liaison entre l'hémagglutinine et l'acide sialique, ils empêchent la libération par la cellule hôte des copies du virus. Ils permettent ainsi de stopper, ou au moins de ralentir, la diffusion du virus dans l’organisme et donc de diminuer les symptômes, d’écourter la maladie et d’éviter les complications. Cependant, ce virus progresse très rapidement, il faut donc administrer ces antiviraux dans un délai de 48h si l’on veut qu’ils soient utiles.
==> Administration de l’oseltamivir
- Chez l’adulte et l’enfant de 13 ans et plus :
. En curatif (traitement de la grippe, une fois déclarée) : une gélule de 75mg deux fois par jours pendant cinq jours.
. En prophylaxie (à titre préventif après une exposition au virus) : une gélule de 75mg par jour pendant dix jours.
- Chez les enfants de 1 à 10 ans :
Les doses sont en fonction du poids.
Cet antiviral peut déclencher des effets secondaires non graves (vomissements, douleurs abdominales, cauchemars chez les enfants)
Il aurait été efficace sur le virus de 1918.
==> Administration du zanamivir (sous forme d’inhalation)
Il ne peut être donné qu’à partir de 5 ans à raison de deux inhalations de 5 mg deux fois par jour pendant cinq jours en curatif et de deux inhalations de 5 mg une fois par jour pendant dix jours en prophylaxie.
L’évolution a été favorable pour tous les cas ayant reçu un traitement antiviral dans les 48 heures suivant le début des signes cliniques. Chez les personnes avec des facteurs de risque, le traitement antiviral a débuté dans les 48 heures suivant le début des signes cliniques dans 56% des cas.